Par ce communiqué, nous tenions à vous indiquer nos inquiétudes en ce qui concerne les différentes alertes émanant des territoires vis-à-vis de la pénurie de pilules abortives. Ces ruptures sont d’autant plus alarmantes que 76 % des IVG ont été réalisées par méthode médicamenteuse en 2021.


Comment en est-on arrivé à vous demander de signer une pétition dans laquelle nous exigeons du Ministre de la Santé de reconnaître l'état d'urgence sanitaire en matière d’accès à l’IVG concernant la pilule abortive, 40 ans après sa découverte ?


Un peu de science et d’histoire...


Comment fonctionne l'avortement médicamenteux ? Celui-ci implique la prise de deux médicaments à un ou deux jours d’écart. Le premier, la mifépristone, arrête la grossesse. C'est un stéroïde synthétique qui bloque l'action de la progestérone, une hormone nécessaire pour l'implantation de l'œuf dans l'utérus. Le second, le misoprostol, est un médicament de la famille des prostaglandines qui induit des contractions et déclenche les saignements.


En 1982, le Dr Baulieu endocrinologue et biochimiste français, dit avoir été hanté par les souvenirs de son internat en médecine, qu'il a terminé avant que la France n'adopte sa loi libéralisant l'avortement en 1975. Il se rappelle la façon dont les femmes qui se faisaient avorter clandestinement, avec des aiguilles, étaient traitées à l'hôpital à l’époque et comment les chirurgien.ne.s ordonnaient alors de ne pas leur administrer d'anesthésie « pour leur donner une leçon ».


Le Dr Baulieu synthétise pour la première fois la mifépristone en 1982 sous le nom de molécule RU 486 : "RU" faisant référence à Roussel-Uclaf, du nom du laboratoire pharmaceutique avec lequel il travaille et « 486 » au numéro de séquençage de la molécule. La RU 486 est une alternative médicamenteuse à l'avortement chirurgical, sûre et peu onéreuse. Mais la bataille pour sa commercialisation, de ses premiers essais médicaux à son approbation sur le marché, sera rude.


En effet, le déchaînement des anti-choix en France, Allemagne ou aux États-Unis n'auront de cesse d'anéantir cette découverte.


En France il faudra l'intervention très politique du ministre de la Santé, M. Evin en 1988, pour annoncer que « la pilule abortive était la propriété morale des femmes » et ainsi faire entrer sur le marché la RU 486.


C'est sans compter sur la persistance des anti-choix, aidés par nos politiques libéraux qui sont aujourd'hui responsables de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Il n’existe aucune fabrication en France ou en Europe. Le seul producteur est aujourd’hui américain nous mettant à la merci des anti-choix.


Depuis 2020, le Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) demande au gouvernement que la France retrouve rapidement sa souveraineté en matière de production de la pilule abortive. La production des deux médicaments utilisés pour les avortements médicamenteux, le misoprostol et la mifépristone, est dans les mains d’un seul producteur, le groupe Nordic Pharma dont une partie conséquente des capitaux pourraient être américaine. En conséquence le HCE demande de relocaliser leur fabrication en Europe et le plus vite possible en France.


Aujourd'hui, nous sommes en pénurie ! Et ce n’est pas les propos qui se sont voulus rassurant du Laboratoire Nordic pharma lors de son audition par le sénat le 2 mai qui vont nous endormir.


Voilà où nous en sommes. Il y a urgence et nous vous demandons de soutenir : signer, investir tous vos réseaux pour faire signer massivement cette pétition pour que nos politiques comprennent l'urgence d'agir. L'avortement est soutenu, aujourd’hui, par plus de 90% de la population française et doit rester un droit effectif en France !


Merci pour votre soutien militant, individuel, collectif, inventif, efficace, nécessaire. Il s'inscrit dans notre histoire et vous en faites partie ! Signez et faites signer, il y a URGENCE !

 

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