Au département de Philosophie à l’université Bordeaux Montaigne Valéry Laurand est sanctionné "d'interdiction d'exercer toutes fonctions d'enseignement dans tout établissement public d'enseignement pendant une durée d'un an, avec privation de la moitié de son traitement". Cette sanction prend effet le 1er février 2024.

 

C’est en ces termes que l’annonce a été faite auprès de la direction de l’UFR humanités, du directeur du département de philosophie et devrait être affichée ce jour dans les locaux de l’université. Le Planning familial de la Gironde et le CACIS Maison d’Ella, qui accompagnent les victimes, retiennent de cette décision deux analyses :

 

D’une part, le fait que la parole des victimes soit entendue a été un long parcours qu’il a fallu porter jusqu’aux deux ministères de l’enseignement supérieur et de la recherche, et de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations. Elles ont été entendues et la décision de suspension pour un an prend effectivement en compte une vérité des faits qui lui sont reprochés que plus personne ne peut nier concernant l’auteur de ces violences sexistes et sexuelles. Nous devons remercier leur parole !

 

D’autre part, nous relevons une décision peu courageuse et qui laisse en suspens l’avenir au-delà de février 2025. Comment s’organiseront les cours avec une personne qui, certes, a été interdite d’enseignement pendant un an mais dont aucune garantie ne peut être apportée auprès des personnels et des étudiant.e.s qu’elle ait changé au regard des faits qui lui sont reprochés aujourd’hui ? Comment envisager le retour au travail dans un département de philosophie où l’agresseur croisera ses accusatrices ?

 

A ce stade, l’université doit apporter toutes les garanties aux enseignant.e.s et aux étudiant.e.s d’un enseignement serein, ce qui n’est plus le cas depuis de nombreux mois, et mettre en place une cellule de veille sur les violences sexistes et sexuelles dont le fonctionnement respecte les préconisations ministérielles et législatives ce qui n’a pas été non plus le cas pour toutes les victimes que nous avons accompagnées. L’université fera-t-elle appel de cette décision auprès du CNESER comme elle en a le pouvoir ? Restons toustes pleinement mobilisé.e.s et vigilant.e.s contre les violences sexistes et sexueles pour construire une société égalitaire et sans violence. Cette décision est une petite pierre à l’édifice de cette nouvelle société...

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