1er décembre 2020 : JOURNÉE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA

La journée internationale de lutte contre le VIH/Sida est l’occasion pour le Planning Familial 38 de rappeler la nécessité de continuer à mener de front la lutte contre le VIH/Sida et la lutte contre le COVID. En effet, mesures de confinement ou pas, le VIH est toujours là !

Même si l'impact de la crise sanitaire reste encore difficile à mesurer sur la lutte contre le VIH/Sida en France, certains effets directs de la crise sont d'ores et déjà à déplorer :

  • Baisse des ressources allouées à la recherche (ex : annulation du Sidaction 2020)
  • Suspension et/ou ralentissement des travaux de recherche pendant les périodes de confinement
  • Annulation d'actions de prévention pendant les confinements en France, ce qui met d'autant plus à mal les jeunes générations et les personnes précaires ou vulnérables françaises et étrangères vivant sur notre territoire
  • Baisse de fréquentation des centres identifiés comme des lieux ressources sur la santé sexuelle et sur la prévention des IST/VIH, le Planning Familial en faisant partie
  • Forte diminution des dépistages VIH en laboratoires d’analyses médicales en France en 2020 : inférieur de 15% aux attentes[1]
  • Forte diminution de l’utilisation de la Prep[2] : inférieur de 19% aux attentes[3]

L'épidémie de COVID a profondément déstabilisé l’utilisation de la Prep et le recours aux tests de dépistage en laboratoire. Ce qui aura un impact sur :

  • le niveau de couverture préventive pour les personnes exposées
  • le délai au diagnostic pour les personnes vivant avec le VIH
  • In fine sur la qualité et la durée de vie des personnes vivant avec le VIH

Or de qui parle-t-on en particulier ?

- Nous savons que les personnes les plus vulnérables face au VIH/sida appartiennent majoritairement à des groupes stigmatisés : personnes migrant·es, personnes consommatrices de drogues, personnes LGBTIQ+, personnes en situation de prostitution et travailleurs·euses du sexe.

- Nous savons également que, de manière générale, les femmes ne sont pas égales aux hommes face au VIH/sida, que cela concerne la prévention, le suivi et le vécu de la maladie.

- Et enfin, en 2018, 13% des nouvelles contaminations en France concernent les jeunes de 15-24 ans, un certain nombre d’entre elles et eux croyant malheureusement que « l’on peut guérir du SIDA ».[4]

 

Alors que faire ?

La lutte contre le VIH, n’est pas une question de comportements individuels. Il s’agit aussi d’un problème social et sociétal, qui appelle des réponses politiques.

Les pouvoirs publics doivent prendre en compte la nécessité de :

­ Lutter contre l'incidence de la crise économique engendrée par le COVID sur les femmes : cette incidence est d'autant plus forte qu'elles occupent déjà les emplois les plus précaires, des emplois dont l'avenir est désormais compromis (notamment dans l'hôtellerie-restauration, les petits commerces, le tourisme). Cette précarisation à marche forcée laisse craindre que pour bon nombre d’entre elles, la santé ne soit plus une priorité et l'accès aux soins soit relégué derrière des questions liées à la sécurité physique immédiate, la satisfaction des besoins de 1ère nécessité. Or on sait qu’un diagnostic de VIH établi plus tôt est associé à une atteinte immunologique moindre, un traitement précoce associé à une durée et surtout une qualité de vie meilleure.

­ Renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes : toutes les données disponibles le confirment, en France comme partout ailleurs, les femmes victimes de violence sont davantage susceptibles de contracter le VIH et les femmes vivant avec le VIH sont davantage susceptibles d'être victimes de violence ![5]

­ Maintenir les dispositifs d’accueil et de suivi pour les personnes migrantes en situation de précarité. En effet, par exemple en l’absence de logement stable, de titre de séjour ou de travail, certaines femmes se retrouvent contraintes à des rapports sexuels non protégés en échange d’un hébergement ou toute autre type d’aide.

­ Continuer à soutenir les actions/campagnes d’information sur l’utilisation des antirétroviraux par les personnes vivant avec le VIH (le TASP[6]) ou en prévention (la PreP). Encore trop peu de personnes connaissent leur statut sérologique, alors même qu'un traitement précoce empêche désormais toute forme de transmission une fois sous traitement.

­ Initier des campagnes de dépistage du VIH et permettre notamment l’accès à des tests de diagnostic rapide (TROD) à VIH/VHC dans le plus grand nombre de pharmacies de ville.

­ Soutenir le développement de campagne de prévention en direction de publics invisibilisés : alors que l’on constate les effets positifs de la PreP dans la prévention de la transmission du VIH, les recommandations d’utilisation s’adressent exclusivement aux HSH[7] et pour les migrants, aux migrants HSH… pourquoi ne pas étendre ces recommandations aux FSF[8] , aux femmes en situation de précarité, de migration ?

­ Financer les séances supplémentaires d’éducation à la sexualité en direction des jeunes et moins jeunes. Ces séances d’information et de prévention sur le VIH-Sida/les IST et plus largement sur la santé sexuelle, sont entre autres réalisées par le Planning Familial en direction de publics jeunes, de personnes précaires/vulnérables françaises et étrangères vivant sur notre territoire.

­ Remettre gratuitement des préservatifs à disposition des associations de santé recevant des publics jeunes et précaires.

Une épidémie peut en cacher une autre…VIH/SIDA : continuons d’agir et soutenons les associations qui luttent chaque jour contre l'épidémie !

 

CONTACT PRESSE :

M. Wendenbaum – tel : 04 76 87 89 24 - secretariat@leplanningfamilial38.org  

P. Coiffard - tel : 07 49 26 52 21- communication@leplanningfamilial38.org

 

[2] La Prep s’adresse aux personnes qui n’ont pas le VIH et consiste à prendre un médicament afin d’éviter de se faire contaminer en cas de rapports à risque non protégé

[4] Données épidémiologiques France, 2018 – IREPS Auvergne-Rhônes Alpes – Pôle Isère VIH

[5] https://www.aides.org/communique/violences-faites-aux-femmes-et-contaminations-vih-linsupportable-double-peine

[6] TASP : Le TasP est l'acronyme de ‘Treatment as Prevention’. Ce traitement antiretroviral permet à une personne vivant avec le VIH de maintenir sa charge virale à un niveau indétectable et de ne plus transmettre le virus lors d’un rapport sexuel non protégé par un préservatif.

[7] HSH : hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes

[8] FSF : femmes ayant des relations avec les femmes

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