25 novembre 2020 - Journée Internationale de lutte contre les violences faites aux femmes

Au Planning Familial de l'Isère, nous accompagnons depuis six décennies les femmes sur les questions de genre et de sexualité, donc inévitablement, nous sommes en première ligne sur la question des violences faites aux femmes, violences qui sont souvent en lien avec le genre ou la sexualité.   

En quelques chiffres : en 2019, 750 femmes sont venues spécifiquement au Planning Familial de l'Isère pour nous parler de violences dont 300 concernaient des violences conjugales….sans compter toutes les situations de violences qui ont été évoquées lors d’un entretien dont ce n’était pas l’objet premier. 

En effet derrière un RDV dont le motif principal serait un problème gynéco, une infection sexuellement transmissible, un changement de contraception, une demande d’IVG, peut se cacher une situation de violence passée ou présente.

C’est la raison pour laquelle nos professionnel.le.s abordent systématiquement la question des violences lors de leur entretien ou consultation. C'est ce qu'on appelle le dépistage des violences. Parfois c'est l'accompagnement qui fait prendre conscience aux femmes qu'elles vivent des violences, car celles-ci sont banalisées. Et c’est aussi la raison pour laquelle il est important de prendre en compte et de soutenir les nombreuses associations actives sur le terrain des violences puisque chacune peut être une porte d’entrée différente pour les femmes.

Au planning ce sont des conseillères conjugales et familiales qui reçoivent les femmes avec une expertise d'écoute sur les questions de genre, de sexualité et de violences. Nous proposons aussi un accompagnement médical, lorsque c'est nécessaire.

Nos équipes offrent un lieu d'écoute ; un accompagnement des femmes à partir de là où elles en sont ; une possible aide à l’orientation vers d’autres professionnel-le-s des réseaux violences du Sud et du nord Isère (hébergement, aide juridique, assistance sociale, etc.) ; un accompagnement pour le dépôt de plainte (si c'est la volonté de la personne)

Ce travail d’accompagnement est facilité par la participation du PF38 à divers réseaux de lutte contre les violences, dans le Sud et Nord Isère. Une connaissance fine des acteurs en la matière et la confiance qu’on leur accorde font grandement avancer les choses. L’accompagnement des victimes de violences demandant une approche multidisciplinaire. Encore une fois, toutes les structures y ont leur place !

A noter : cet accompagnement peut être fait, en présentiel, dans nos centres, ou par téléphone; même pendant le confinement.

Le Planning Familial est aussi une association féministe, et cela se reflète dans la manière dont nous accompagnons les femmes et les minorisé.e.s de genre sur des problématiques liées aux violences

  • Nous voulons dire aux femmes que nous les croyons, que leur parole sera toujours prise en considération, qu'elles ne sont pas dans des situations isolées et exceptionnelles ou victimes d'un homme qui aurait juste « pété les plombs » ou trop bu (ou même "qu'elle l'aurait un peu cherché"...).
  • Précisons que nous n'accompagnons  que les femmes et non les 'couples' car une fois que les violences éclatent il n'y a pas de 'conciliation/médiation' à considérer. Nous n'accompagnons pas non plus les hommes auteurs de violences, d'autres associations s'en chargent. Nous accompagnons également des femmes victimes d’autres femmes puisqu’il ne faut pas ignorer non plus les violences dans les couples lesbiens.
  • Enfin et grâce à un partenariat de longue date avec RITA, association qui accompagne les personnes trans et/ou intersexes ainsi que leurs proches, et grâce à la présence d'un travailleur pair au planning familial à Grenoble, nous sommes en capacité de proposer un accueil et un accompagnement pour les personnes trans et/ou intersexes, y compris en matière de violences ainsi que des formations pour les professionnel-le-s de santé et de soin.

Le PF est également très impliqué en matière de prévention des violences dans le cadre d’animations collectives, en milieu scolaire et hors milieu scolaire (auprès de personnes migrant.e.s, de SDF, de Foyers de jeunes travailleurs, de prisonniers, de personnes en situation de handicap, en situation de prostitution et ou travailleur.euses du sexe, etc)

En milieu scolaire, la prévention se fait dans le cadre des séances d'éducation à la sexualité et à l'égalité F/H et ce dès la primaire.

  • Ce travail passe notamment par l'apprentissage des émotions, de leur expression dès le plus jeune âge (compétences psycho-sociale)
  • ainsi que par l'apprentissage du respect de son corps, du corps de l'autre (éclairant la notion de consentement), le respect des différences, un travail sur les normes et préjugés véhiculées par la société et qui légitimise trop souvent les violences envers les femmes !… Et surtout, cela passe par un travail sur l'estime et la confiance en soi qui est aussi un problème important que l'on retrouve chez les auteurs/victimes de violence.

Nous avons critiqué les conclusions du Grenelle contre les violences, dénonçant le manque de moyens, le manque d’écoute du gouvernement ainsi que le terme réducteur d’un grenelle des violences conjugales alors que nous voulions un grenelle des violences tout court.

La liste est longue : 87 crimes de féminicides jusqu’à présent recensés pour 2020. Non ce ne sont pas “des drames familiaux", ni des "crimes passionnels", ni des drames de séparation” mais de véritables féminicides.

La crise sanitaire a aggravé les inégalités pour les femmes les plus précaires et a modifié les possibilités de choix pour les femmes en général dans l’accès aux soins et aux services sociaux. Le confinement est aussi un potentiel danger supplémentaire pour les femmes confinées avec des personnes violentes. 

Si la formation des professionnel.le.s de police et justice, et tout.e professionnel.le est une solution primordiale, elle s'associe à la prévention dès le plus jeune âge par les séances d’éducation à la sexualité et à l’égalité hommes/femmes durant tout le parcours scolaire et tout au long de la vie !

Lutter contre les violences c'est prévenir dès le plus jeune âge et éduquer à l'égalité.

Contacts presse :

Pauline Coiffard

communication@leplanningfamilial38.org

Métilde Wendenbaum

secretariat@leplanningfamilial38.org

07 49 26 52 21

04 76 87 89 24

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