IVG : sans cesse menacée, toujours défendue

Alors que la crise du Covid19 a montré l'importance d’avoir accès coûte que coûte à l’IVG, les différents gouvernements ne font que régresser et se complaisent dans une politique conservatrice où les personnes ne peuvent au choix, ni avoir droit de disposer de leur corps, ni avoir droit à l’inadvertance. Les corps sont muselés, contrôlés, gouvernés, surtout dans les sillons les plus fermés,  là où l’éducation la sexualité et la réduction des risques se font rares. Le silence qui entoure la sexualité amène aux incertitudes qui menacent la santé des personnes.

Comment osent-ils se méprendre à ce point ?  Comment prennent-ils des décisions qui bafouent autant des droits humains? Comment se fait-il que ce qui est acquis soit menacé, sans relâche, contre l'avis public ?

Entre les services hospitaliers qui manquent de moyens et qui parfois ne permettent pas d’avorter dans des délais raisonnables, les établissements de santé qui ferment leurs portes, les zones rurales où avoir accès à ce droit est difficile, mais aussi toutes ces zones européennes où ce droit est totalement inexistant (Malte, Monaco, Andorre, la Pologne...), voire les régions du monde où des phallocrates changent les lois à tout instant... Les personnes se retrouvent dans la honte, l’isolement et ne savent pas où ni comment procéder. 

Il reste tant de mortes comptées chaque année suite à une IVG pratiquée dans des conditions illégales, tant de régions où les personnes fertiles se retrouvent à être parents sans l'avoir choisi, tant de colère à devoir sans arrêt se battre pour protéger une loi qui a bientôt 50 ans et qui permet d'une part de sauver des vies mais aussi d'améliorer la qualité d’existence. Quand le Texas réduit le délai d’avortement,  c'est contre toutes les femmes et les minorités de genre que cet État se dresse, et malgré la levée internationale de boucliers, c'est sans sourciller que des hommes, ne pouvant tomber enceintes, décident de la santé du corps d’autrui. Quand ils touchent à nos droits, nous ne pouvons rester immobiles. Mais nous sommes fatigué.e.s de sans cesse nous battre pour quelque chose d’acquis. Nos aînées nous ont expliqué, les médecins ont appris, nous faisons en sorte que le savoir soit transmis, il n'y a plus qu’eux pour se mettre en travers de notre route.

Comment se fait-il que ce soit toujours les mêmes qui trinquent à cause de leur médiocrité, leur ignorance ? Une femme ou une personne trans masculine ne tombe pas enceint.e seul.e, alors comment se fait-il que la répression n’aille que dans un sens ? Comment se fait-il qu’il faille faire peser le poids de la culpabilité sur une seule partie du corps social ? Nous sommes audibles au delà des frontières et la honte doit changer de camp.

Honte à celui qui réduit le droit inéluctable à l’avortement, pour n’importe quelle raison, partout, pour toustes.

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