En 1986, les salariées et les bénévoles du Planning 69 ouvrent une permanence lesbienne ; selon elles, c’est « la première de ce type en France ». Elles constatent que les lesbiennes vont très peu au Planning, pour deux raisons. D’abord, elles constituent une population extrêmement démédicalisée, surtout en ce qui concerne la gynécologie, en raison des violences médicales auxquelles elles sont exposées. Ensuite, le Planning Familial se focalise, historiquement, sur des missions liées à l’orthogénie (avortement, contraception) ; il a tendance à se concentrer sur une approche très hétérosexuelle de la sexualité. Les militantes veulent ainsi « élargir l’image de marque ‘avortement-contraception’ du Planning ».
Elles rencontrent cependant des difficultés. Elles sont frappées de constater que la plupart des lesbiennes qui viennent aux permanences ne recherchent pas un suivi médical gynécologique, mais une chose bien précise : l’insémination artificielle. Cela place les militantes dans une position difficile : le Planning 69 doit-il se former à ses pratiques ? Quid du cadre légal ? Les responsables de la permanence demandent à l’association de se positionner clairement, et regrettent le manque de réflexion en interne sur ces questions. Finalement, la permanence se dissout sans que ces questions ne soient réglées.

Document issu des archives : « Permanences pour homosexuelles », Article de Libération-Lyon, 8 novembre 1986.

Pour aller plus loin :

Pour une analyse des enjeux autour de la santé des lesbiennes, voir par exemple :
"Les oubliées de la santé sexuelle : les femmes ayant des relations sexuelles avec des femmes" / Eleonore STULTJENS, fédération laïque des Centres de Plannings Familiaux. Belgique, 2018

Des ressources sur la santé des lesbiennes :
Brochure Tomber la culotte N°2 : s'amuser, s'affirmer et prendre soin de soi /Collectif,  ENIPSE, 2020

Etre et agir. La santé des lesbiennes / collectif, ADHEOS, 2017.
 

 

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