Statistiquement plus exposées aux infections sexuellement transmissibles, complètement ignorées des parcours et prises en charge gynécologiques… les femmes qui font du sexe avec des femmes, qu’elles soient cisgenres ou transgenres, sont aujourd’hui, comme hier, toujours contraintes d’élaborer et de transmettre leurs propres savoirs et expériences de réduction des risques et de prévention parce qu’elles sont exclues des campagnes d’information et des parcours médicaux. Il est temps que cela cesse. Il est temps que les médecins, les gynécologues, les centres de dépistages mais plus globalement : la société entière, prennent en compte les vies sexuelles des femmes qui font du sexe avec des femmes, qu’elles soient lesbiennes ou bisexuelles, qu’elles soient cisgenres ou transgenres. Il est temps que toutes les femmes, quelles que soient leurs pratiques sexuelles et leur identité de genre, puissent avoir pleinement accès à des soins de qualité et adaptés à leurs vies. Il est plus que temps que cessent toutes les formes de stigmatisations, les stéréotypes, les violences et les oppressions envers les personnes qui vivent en dehors du cadre hétéronormatif de notre société.
Quelle lesbienne, cis ou trans, n’a pas un jour entendu qu’il était inutile qu’elle fasse tel ou tel examen médical dont elle avait pourtant besoin, car le fait qu’elle ait exclusivement des relations sexuelles avec des femmes n’était pas considéré comme une sexualité ? Quelle femme cis ou trans qui ne pratiquait pas la pénétration ne s’est pas un jour vu dire par un.e gynéco qu’elle était vierge et n’avait donc pas besoin de suivi gynécologique ? Quelle personne minoritaire, quelle femme cisgenre ou transgenre, quelles que soient ses pratiques sexuelles, n’a pas un jour subi de violences médicales ? Quelle personne bisexuelle ne s’est pas un jour retrouvée à devoir justifier ses pratiques sexuelles car son expérience et sa vie étaient niées, dénigrées et ignorées des savoirs médicaux ?
Il est temps que cela change ! Il est temps que les lesbiennes et bi, cis ou trans, aient accès aux soins de manière absolument inconditionnelle, dans des conditions adaptées à leurs expériences et à leurs vies, sans jugement et sans oppression. Il est temps que la France mette en place une vraie politique d’accueil des personnes LGBTI persécutées dans leur pays d’origine, ou aux personnes séropositives qui n’ont pas accès à des soins, et de mettre fin aux expulsions et à la répression des migrant-e-s. Il est temps que nous ayons toutes et tous accès à l’égalité en matière de santé sexuelle et de médecine.
Le Planning Familial s’engage pour défendre cet accès aux soins et à la réduction des risques, pour l’accès de toutes et tous aux techniques de procréation médicalement assistée, sans conditions. Le Planning Familial exige que soient mises à bas les discriminations d’état, incarnées notamment par le refus de permettre aux hommes trans l’accès à la PMA et par un parcours « spécial » lesbiennes qui leur réserve un statut juridique particulier. Le Planning Familial lutte pour une égalité pleine et entière de toutes et de tous concernant la procréation et la possibilité de choisir sa parentalité.
Le Planning Familial exige des financements à la hauteur des besoins pour les associations de prévention et de réduction des risques : des financements qui permettent des interventions en milieu scolaire par des personnes formées et rémunérées car les LGBTIphobies s’apprennent malheureusement trop souvent à l’école. Des financements qui permettent des formations, pour que les professionnel.le.s de santé et de l’accueil ainsi que les travailleuses et travailleurs sociales puissent être en capacité de recueillir la parole spécifique des lesbiennes, des bisexuelles, cis ou trans, dans leurs parcours de vie. Des financements pour aller intervenir dans les espaces communautaires, où la prévention sur les violences ou la santé sexuelle est, comme partout ailleurs, nécessaire. Car les couples lesbiens ne sont pas à l’abri des violences conjugales et intrafamiliales. Trop souvent, ces vécus sont minimisés voire ignorés, et les lesbiennes et bisexuelles qui subissent ces violences ne trouvent aucun espace pour trouver de l’aide et le soutien dont elles ont besoin.
Il est grand temps que notre société réagisse. Il est grand temps que nous construisions et imposions une société où nos amours, quelles que soient leurs formes et leurs expressions, aient toutes leurs places.
Aujourd’hui, les lesbiennes et bisexuel.le.s se font à nous entendre, dans la rue, en cette journée de la Visibilité Lesbienne et nous sommes fières d’être ici pour défendre l’égalité des amours et des sexualités de toutes et de tous. Le combat ne fait que commencer.

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