Depuis 2001, la loi prévoit 3 séances annuelles d’éducation à la sexualité tout au long de la scolarité. Or, dans la pratique il n’en est rien et c'est toute la population qui en subit les conséquences. A travers une série de micro trottoirs, le Planning donne la parole aux concerné·es.

Le constat est consternant et unanime

Les personnes expriment toutes leur profond intérêt pour le sujet, mais aussi leur méconnaissance. En pleine campagne électorale, le Planning siffle la fin de la récré et demande aux candidates et candidats de se mettre enfin à niveau.

En 2001, le législateur a rendu une bonne copie sur l’éducation à la sexualité en milieu scolaire en prévoyant 3 séances annuelles, adaptées à l'âge des enfants, à l’école, au collège et au lycée. Depuis, la puissance publique a réaffirmé à plusieurs reprises le caractère obligatoire de ces séances.

Elle semble avoir pris la mesure de ce qu’une éducation à la sexualité adaptée et de qualité peut générer pour la société toute entière : amélioration de la prévention et de la réduction des risques en matière de santé sexuelle et reproductive (grossesses non désirées, IST, VIH…), lutte contre les stéréotypes de genre, lutte contre les violences sexistes et sexuelles, lutte contre les discriminations LGBTphobes, promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes… Bref, on peut considérer que l’Etat a validé l’épreuve théorique. En revanche, quand il s’agit de passer à l’épreuve pratique, cela laisse franchement à désirer !

 

Un quart des établissements scolaires n’ont carrément mis en place aucune séance d’éducation à la sexualité

A la fin de leur scolarité, les élèves n’ont eu en moyenne qu’une à deux séances, au lieu des 21 prévues par la loi.

“Les rapports d'évaluation, rarement rendus publics, et les enquêtes se succèdent. Le bilan est à chaque fois peu reluisant, avec peu ou pas d’amélioration au fil du temps : insuffisance et éclatement des financements, défaillance du pilotage national, fortes inégalités territoriales, quantité et qualité des actions soumises au bon vouloir des chef.fe.s d'établissement, …”.

Sarah Durocher, Co-présidente du Planning familial

L’Etat n’est franchement pas à la hauteur dans la mise en oeuvre, avec un manque de volonté politique évident. Face à cette défaillance publique, certain·e·s Français·e·s tentent de combler leurs méconnaissances en cherchant des réponses auprès de proches, du porno, de séries TV, avec des fortunes diverses. Rétrospectivement, tou·te·s font valoir combien ils.elles auraient aimé être mieux accompagné·e·s.

Fort de ces constats, le Planning lance une campagne de communication nationale pour mettre en évidence l’insuffisance des séances d'éducation à la sexualité et ses conséquences.

Le Planning demande aux candidat.e.s à l'élection présidentielle de s’engager à appliquer la loi de 2001 en y mettant les moyens

 

  • Les établissements scolaires sont demandeurs. Mais, chaque année, le Planning est contraint de refuser de faire des interventions en éducation à la sexualité à défaut de moyens suffisants. Il y a urgence à changer la donne !
  • Augmenter les financements publics pour les organisations dispensant des séances d’éducation à la sexualité à hauteur de 4,5 millions €/an, A MINIMA = 288€/intervention dans 5 classes par établissement + 600€ de coordination et de préparation, pour 1 seule intervention /an
  • Augmenter la dotation des EVARS (espaces de vie affective, relationnelle et sexuelle) à hauteur de 5,6 millions € / an (doublement de la dotation de 2020 de 2,8 millions €)
  • Améliorer le pilotage national entre les acteurs.trices impliqué.e.s dans le financement, l’organisation, l’animation de l’éducation à la sexualité
  • Former les professionnel.le.s de l’éducation et de l’animation sur l’éducation à la sexualité (formation initiale et continue)
  • Garantir une éducation à la sexualité de qualité (séances basées sur une approche globale, intégrant développement socio-affectif, droits humains, réduction des inégalités de genre et sociales, concepts de santé publique…) et la diversité des intervenant.e.s (non surcharge enseignant, relation singulière et ponctuelle…)
  • Assurer une évaluation officielle des politiques publiques menées

 

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