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En Guyane, le taux de séropositivité est de 112 pour 100.000 habitants, contre 11 en métropole (hors Île-de-France). Les femmes en âge de procréer sont deux à trois fois plus exposées à un risque fatal lors de l'accouchement, et les plus jeunes sont confrontées à un nombre nettement plus élevé de grossesses précoces non désirées.

L'organisation des systèmes de santé est très variable selon les territoires. Si les Antilles et la Réunion sont dans une dynamique de convergence avec l’Hexagone, la Guyane et Mayotte accusent des retards très importants.

En cause, l’isolement qui complique l’accès aux soins et la réponse aux urgences, alors que l’évacuation des malades est fréquemment imposée. Les populations autochtones de l’intérieur de la Guyane sont ainsi particulièrement exposées aux risques sanitaires, fautes de structures.

Les barrières financières sont aussi des obstacles, avec pour conséquence le renoncement aux soins face au coût des transports, aux contraintes administratives trop lourdes et au manque d’accompagnement social.

A cela s'ajoute des professionnels de santé inégalement répartis. En 2012, quelque 7.000 médecins exerçaient dans les territoires. La Guyane avait 71 praticiens et praticiennes actifs et actives pour 100.000 habitants et habitantes et Mayotte 18, contre 180 pour La Réunion, seule à approcher la moyenne nationale (201).

Le déficit de spécialistes entrave le dépistage de certaines pathologies et leur prise en charge dans un délai favorable, notamment en gynécologie obstétrique, en santé mentale et pour la prise en charge de certains cancers.

Et faute de médecine libérale, l'hospitalo-centrisme est  renforcé avec de grands ensembles hospitaliers souffrant de sous-dimensionnement, de sous-effectif et trop souvent de gestion hasardeuse, notamment en Guyane et à Mayotte, où des mouvements sociaux ont dénoncé des situations d'engorgement.

Le Planning salue la mise en place par le gouvernement de la « stratégie santé Outre-mer 2016-2020 », visant à prendre en compte les particularités de l'Outre-mer, avec des solutions pertinentes, qu'il s'agisse de la formation des professionnels, de l'allocation des ressources aux établissements ultramarins ou de conditions d'installations en maisons médicales peu pratiquées en métropole.

Elle préconise notamment de « prendre des initiatives innovantes visant à aider l'installation de professionnels », « de renforcer la prévention », de créer des « centres de soins délocalisés » là où il y a pénurie de médecins, comme à Mayotte et en Guyane, et de développer la télémédecine.

Elle recommande aussi « une évaluation des besoins dans le domaine de la psychiatrie et de la santé mentale », et « le renforcement de l’aide à l’acquisition des droits aux populations les plus vulnérables ».

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