Nous nous souvenons de cette femme qui nous avait confié avoir fui son pays, contrainte d’y laisser plusieurs de ses enfants, après avoir subi des années de violence conjugale. Nous avions pu prendre le temps de l’écouter, de poser des mots sur ses émotions, d’évoquer avec elle le psychotraumatisme dont elle décrivait de nombreux symptômes. C’était la toute première fois qu’elle se confier sur ce qu’elle avait subi.

Nous nous souvenons de cette jeune maman d’un enfant en bas âge, qui nous avait raconté avoir fui son pays, car elle y était menacée de mort par son ex-conjoint, qui, armé, n’avait de cesse de la traqué de ville en ville.Nous nous souvenons de cet après-midi, ou une femme avait témoigné de l’excision qu’elle avait subi, ainsi que d’autres femmes de sa famille. Ces petits temps entre femmes, favoriser en effet le partage de vécues et de parcours douloureux, ils permettaient d’évoquer les inquiétudes, de parler du quotidien à la zone libre parfois si stressant, ou les menaces d’expulsions causaient tant d’angoisses et d’insomnie. Mais ces petits temps étaient avant tout l’occasion de se rencontrer, d’échanger et de se poser.

Nous nous souviendrons notamment d’un de nos passages ou dans la bonne humeur et les fous rires, nous avions entre femmes de tous horizons, discutés de relations amoureuses et de sexualité.

C’est un lien de confiance entre elle et nous, que nous avions tissée de mois en mois au fil de nos venues. Et quand cette effroyable expulsion a eu lieu ce matin d’hiver - en pleine crise sanitaire rappelons-le -, c’est cette formidable dynamique humaine et sociale, qui s’est brutalement stoppé.

Dans une lettre pleine de colère que nous avons adressée à la préfète Madame BUCCIO peu après l’expulsion, nous lui exprimions notre révolte vis-à-vis de cette politique répressive et dangereuse menée à l’égard des personnes migrantes, dont l’expulsion de la Zone Libre en était l’énième tragique illustration : environ 300 personnes, dont 110 mineur.es rejeté.es de leur lieu de vie. Nous ne pouvons accepter le motif de « décision de justice », comme elle l’a mentionné dans une réponse reçue début avril, pour expliquer ce drame humain.

Rappelons qu’avant la zone libre, les femmes et leur famille étaient à la rue, alors déjà sans aucune perspective. Souvenez-nous de cet hiver, ou une soixantaine de réfugiés les pieds dans l’eau, ne pouvaient s’abriter uniquement que de toiles de tentes, sans sanitaire ni eau courante. Parmi eux, des femmes, des jeunes filles, parfois enceintes ou mamans de très jeunes enfants.

La zone libre a ensuite ouvert ses portes, et pendant plus d’un an, les femmes nous ont montré, une fois de plus, la force dont elles doivent faire preuve, en s’occupant de l’éducation de leurs enfants, des tâches domestiques et de la veille administratifs de leurs foyers. Comment pensez-vous qu’il est possible de vivre dignement avec tant de responsabilités sur les épaules, sans aucune stabilité avec la peur du lendemain ?? Hier en tente, aujourd’hui en squat et demain ?!? Quelles solutions leurs ont-elles étaient apportés ? Aucunes ! Mais du mépris et de la souffrance oui.

En tant qu’association féministe qui lutte depuis toujours contre toutes formes de violences, le Planning Familial fait le choix, et fera TOUJOURS le choix de dénoncer les politiques migratoires issues d’un ordre patriarcal et raciste, impactant tout particulièrement les femmes et les minorités de genre.

Le parcours migratoire est violent !

L’arrivée en France est violente !

Les préjugés sont violents !

Vos politiques migratoires sont violentes !

Alors, ici ou là-bas, Bordeaux ou Nice, nous habitants/habitantes de l’Europe ou d’ailleurs, partageons aujourd’hui ensemble, notre solidarité avec celles et ceux qui prennent la route de l'exil et de la migration.

Parce que rappelons-le, migrer n’est ni un délit ni un crime !

 

Rappelons qu’avant la zone libre, les femmes et leur famille étaient à la rue, alors déjà sans aucune perspective. Souvenez-nous de cet hiver, ou une soixantaine de réfugiés les pieds dans l’eau, ne pouvaient s’abriter uniquement que de toiles de tentes, sans sanitaire ni eau courante. Parmi eux, des femmes, des jeunes filles, parfois enceintes ou mamans de très jeunes enfants. La zone libre a ensuite ouvert ses portes, et pendant plus d’un an, les femmes nous ont montré, une fois de plus, la force dont elles doivent faire preuve, en s’occupant de l’éducation de leurs enfants, des tâches domestiques et de la veille administratifs de leurs foyers.Comment pensez-vous qu’il est possible de vivre dignement avec tant de responsabilités sur les épaules, sans aucune stabilité avec la peur du lendemain ?? Hier en tente, aujourd’hui en squat et demain ?!? Quelles solutions leurs ont-elles étaient apportés ? Aucunes ! Mais du mépris et de la souffrance oui. En tant qu’association féministe qui lutte depuis toujours contre toutes formes de violences, le Planning Familial fait le choix, et fera TOUJOURS le choix de dénoncer les politiques migratoires issues d’un ordre patriarcal et raciste, impactant tout particulièrement les femmes et les minorités de genre. Le parcours migratoire est violent !L’arrivée en France est violente ! Les préjugés sont violents ! Vos politiques migratoires sont violentes ! Alors, ici ou là-bas, Bordeaux ou Nice, nous habitants/habitantes de l’Europe ou d’ailleurs, partageons aujourd’hui ensemble, notre solidarité avec celles et ceux qui prennent la route de l'exil et de la migration.

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