La Cour suprême du Royaume-Uni vient d’exclure les femmes trans des protections offertes par l’Equality Act de 2010, la loi qui garantit l’égalité entre les femmes et les hommes dans le monde du travail et dans l’accès aux droits.
Pourquoi ? Parce que selon cette cour, le mot “femme” dans la loi doit s’entendre uniquement comme une personne de “sexe biologique féminin”, au motif que l’Equality Act inclut des dispositions liées à la grossesse et à la maternité.
👉 Cette interprétation est non seulement transphobe, mais surtout absurde d’un point de vue féministe : les femmes ne sont pas discriminées parce qu’elles peuvent être enceintes, elles le sont parce qu’elles vivent dans une société patriarcale où l’utérus est instrumentalisé.
Les femmes trans, comme d’autres femmes qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas être enceintes, sont elles aussi confrontées à la précarité, au sexisme, au harcèlement sexuel, à la transphobie, et à l’exclusion du marché de l’emploi. Elles sont même surreprésentées parmi les femmes vivant sous le seuil de pauvreté.
🔍 Cette décision fait suite à une plainte du groupe anti-trans “For Women Scotland”, qui contestait une mesure écossaise visant à inclure les femmes trans dans les politiques de parité dans les emplois publics. La Cour leur a donné raison, et légitime donc une lecture biologique et excluante de la catégorie “femme”.Cette décision ne tombe pas du ciel : elle s’inscrit dans une offensive globale. En France, en Italie, en Hongrie, aux États-Unis, l’extrême droite reprend du terrain en attaquant les personnes trans, les droits sexuels, l’avortement, les protections des enfants queer, les familles choisies. Elle impose sa vision d’un monde figé, hiérarchisé, où les corps sont assignés, contrôlés, triés.
🎭 Présentée par ses défenseur·ses comme une “victoire pour les femmes”, cette décision est en réalité un grave recul pour toustes :
Elle essentialise le genre et naturalise la domination masculine ;
Elle transforme des inégalités sociales en différences biologiques ;
Et elle ouvre la porte à d’autres attaques : demain, ce sont les femmes cis elles-mêmes qui pourraient voir leurs droits conditionnés à leur capacité à être enceintes.
✊ Le Planning Familial réaffirme avec force :
Les femmes trans sont des femmes.
La lutte féministe ne peut pas se faire sans les femmes trans, ni contre elles.
Nous combattons toutes les formes de domination : sexisme, transphobie, racisme, validisme, classisme.
💜 Nous saluons, dans nos luttes et dans nos associations féministes, la présence précieuse des personnes trans – femmes, hommes et non-binaires – qui œuvrent, souvent dans l’ombre, pour la justice reproductive, la liberté affective, l'accès à la santé et la fin des violences patriarcales.
Il est urgent de se mobiliser. Ce qui se joue ici dépasse le Royaume-Uni : c’est un signal inquiétant pour l’ensemble des droits des femmes et des personnes minorisées à l’échelle mondiale.