RUSSIE: Julia Tsvetkova, militante féministe et body-positive, artiste, metteuse en scène dans un théâtre jeune public, 26 ans, est poursuivie par la justice russe depuis novembre 2019. Son crime? Elle a créé une série de dessins « Les femmes vivantes ont …, et c’est normal» : les femmes vivantes ont des règles, des cheveux gris, du gras, des rides… Dans un groupe "18 ans et +" sur le réseau social VK, Julia a également publié des photographies d'objets d’art et des dessins de vagin et de clitoris. De quoi effrayer les masculinistes et les mouvements anti-LGBT russes qui la menacent de mort sur les réseaux sociaux, mais aussi la police. 
Fin juin 2020, Julia a été officiellement inculpée pour l'infraction administrative de "propagande LGBT" et pour l'infraction pénale de "diffusion de pornographie"; elle risque de 2 à 6 ans de prison pour ses  «crimes».
Signez la pétition pour sa libération: https://www.change.org/p/free-yulia-tsvetkova
Depuis novembre 2019 Yulia a été plusieurs fois convoquée au commissariat. Pendant un de ces entretiens la jeune femme a été obligée de prouver qu’elle n’a pas fait de «propagande LGBT» auprès des élèves de son studio théâtral et que ses dessins ne sont pas pornographiques, s’expliquer sur le fait qu’elle a utilisé un hashtag #savelgbtinrussia sur les reseaux sociaux pour dénoncer les tortures de gays en Tchétchénie, sur le fait d’être allée à Londres pour une partie de ses études… Le niveau d’absurdité de ces entretiens a été tel qu’elle a été obligée d’attester qu’une petite fille qui participait à ces ateliers «avait dessiné un arc-en-ciel volontairement, sans pression ni coercition de sa part".
Les élèves du studio théâtral de Julia ont aussi été convoqué.e.s par la police. Le spectacle, créé par les enfants et ados eux-mêmes dans lequel ils decriaient les stéréotypes auxquels sont soumis les garçons et les filles, s’appelait "Les Bleus et les roses": bleu pour les garçons et rose pour les filles dans la société dominée par les stéréotypes du genre. 
Or, en russe, «un bleu» est un mot argotique désignant une personne homosexuelle et c'est même plus précisément, une injure homophobe. Les policiers ont questionné les mineur.e.s pour vérifier si la metteuse en scène a fait de la propagande LGBT auprès d’eux et s’il s’agissait de relations entre personnes du même sexe dans le spectacle.
Depuis novembre 2019, Julia a été assignée à résidence dans son appartement: le droit de sortie lui a été refusé par la police locale y compris quand elle devait aller chez le dentiste avec une douleur aiguë.
Il y a quelques jours, Julia a été officiellement inculpée pour une infraction administrative (propagande LGBT) et une infraction pénale (diffusion de pornographie) ; elle risque 2 à 6 ans de prison pour ses  « crimes ». Plus tôt dans l’année, Julia a déjà payé une amende de 50 000 roubles (approximativement deux mois de salaire moyenne en Russie) pour « propagande LGBT »: fin juin, elle se fait inculper une deuxième fois … pour le même dessin!
Aujourd’hui, il est très important d’attirer l’attention de la communauté internationale sur ce que vit Julia. 
Le procès commence début juillet. Cela signifie que dans les semaines à venir, nous devrons signer les pétitions, partager l’information sur les réseaux sociaux en utilisant les hashtags #заЮлю, #СвободуЮлииЦветковой #ямыюляцветкова, publier des articles: sous pression internationale, le système judiciaire russe étant susceptible de fléchir.
Ainsi, des militantes et des médias russes ont organisé de nombreuses actions pour soutenir Julia. Un media-strike de médias indépendants russes a eu lieu le 27 juin: plus de 90 sites d’actualités, magazines de mode, guides de la vie culturelle, théâtres, musées ont affiché une bannière informant les visiteurs du procès de Julia et appelant la justice russe à cesser les persécutions.
Des militantes russes, qui étaient nombreuses à exprimer leur soutien en faisant des manifestations solitaires (qui ne nécessitent pas de demande d'autorisation préalable) ont été arrêtées à Moscou et dans d'autres villes. Les images de violentes arrestations choquent, mais le soutien apporté à Julia permet aussi de voir l'ampleur et la solidarité des initiatives féministes. Des actions pour soutenir Julia ont eu lieu à Berlin, Ottawa, Londres.

 

 

 

 
https://www.freetsvet.net/russian 
 
https://www.change.org/p/free-yulia-tsvetkova

 

 

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