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Décidée lors du congrès de 2012, réaffirmée lors du congrès de 2016, la position du Planning sur la prostitution n’en fait pas la promotion et n’est ni abolitionniste, ni prohibitionniste ni réglementariste. Le Planning agit et lutte pour participer à la construction d’une société égalitaire, sans marchandisation et sans violence. S’appuyant sur son analyse des rapports sociaux de sexe, le Planning replace la prostitution dans un continuum de la domination masculine et dans un contexte de capitalisme. Son développement est largement lié aux inégalités économiques croissantes et au renforcement de la marchandisation dans nos sociétés qui rendent relative la liberté de choix. Il n’y a pas UNE prostitution mais DES personnes prostituées et des façons très différentes de l’exercer. Celles-ci ont beaucoup changé ces dernières années : arrivée d’un nombre important de femmes étrangères dans la prostitution de rue, usage généralisé d’internet... Le Planning refuse de faire des personnes prostituées des personnes « à part », il a donc fait le choix de défendre l’accès aux droits et à la santé sexuelle pour toutes et tous. Il faut donc, pour ne pas aggraver la situation des personnes concernées :

● S’appuyer sur leur parole

● Lutter contre la violence, la traite des êtres humains, le viol, le proxénétisme, l’esclavage

● Faciliter l’accès aux droits sociaux pour toutes et tous

● Permettre à chacun·e de se positionner, de faire ses propres choix

● S’assurer que le Planning soit perçu - par les personnes concernées par la prostitution - comme un espace d’accueil, d'écoute, de soins qui répond à leurs besoins et dans lequel elles peuvent s’impliquer

● Soutenir les associations communautaires (qui rassemblent des personnes concernées) Chaque instance et chaque composante du mouvement (associations départementales, fédérations régionales, et en particulier Conseil d'administration confédéral et bureau confédéral) doit inscrire ses actions et son plaidoyer dans la lignée de cette position nationale.

Porter ce positionnement vaut notamment pour les relations avec les institutions ou avec les associations partenaires, lors de questions d'actualité, dans la communication vers l'extérieur (réseaux sociaux, communiqués de presse). Il s'agit de défendre les personnes en situation de prostitution pour améliorer leurs conditions d'exercice, sans idéaliser la prostitution. La mobilisation du Planning sur les conditions de la prostitution s'inscrit dans son combat contre les violences et contre l'exploitation dans toutes ses dimensions. Cela passe notamment par la lutte contre la pénalisation des clients aujourd'hui inscrite dans la loi, et ses effets négatifs et pervers sur la vie des personnes concernées. Une législation spécifique à l'activité prostitutionnelle n'est pas nécessaire : il existe déjà des textes permettant de lutter contre les abus, la violence sexuelle, les réseaux de traites et l'exploitation sans avoir besoin de textes spécifiques. Le refus de la pénalisation n’est pas contradictoire avec le combat du Planning contre les violences de genre ou les violences économiques. Le Planning doit poursuivre sa mobilisation pour l’abrogation de la loi contre la pénalisation des clients. Le Planning doit défendre tous les métiers et soutenir une amélioration globale des conditions de travail. Pour les personnes concernées, la protection liée au travail, semble être “ mieux que rien”. Dans ce cas, il convient d’utiliser la terminologie “travailleur·se·s du sexe” (TDS) plutôt que “personnes en situation de prostitution”, notamment lorsque les concerné·e·s se désignent ainsi.

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