L’IAS est la réunion la plus influente du monde sur la recherche sur le VIH et ses applications. Cette conférence biennale est aussi un temps fort politique en matière de stratégie de lutte contre le sida.

Le Planning engagé dans la lutte contre le sida

" Il est désormais accepté que le VIH ne peut être transmis si sa charge virale est indétectable, le déploiement de la PrEP a été accéléré, des méthodes innovantes de traitement ont vu le jour et des développements prometteurs sont en cours dans la recherche sur les traitements et vaccins. Mais en contraste avec ces exemples de réussite, les efforts de prévention restent insuffisants et le nombre de nouvelles infections à VIH continue d’augmenter parmi les populations clés, ainsi que chez les jeunes femmes et les filles. Ces groupes sont continuellement victimes de violences structurelles et stigmatisés. Si l’on ajoute à cela une vague de populisme croissante, un engagement politique et un leadership douteux et des ressources financières en déclin, la lutte contre le VIH est visiblement engagée dans un contexte fragile. Les populations, les politiques et les pouvoirs en place jouent tous un rôle crucial dans l’épidémie de SIDA. Les objectifs communs qui ont été convenus à l’échelle mondiale et la couverture sanitaire universelle ne pourront être atteints que si ces parties prenantes parviennent à mettre leurs intérêts en commun"

Cet extrait de l'appel d'Amsterdam signé par Le Planning en 2018 pose clairement les enjeux actuels politiques de la lutte contre le sida. La conférence qui se tiendra à Mexico sera l'occasion entre autres, de mesurer comment tous ces enjeux ont été pris en compte.

Pour notre mouvement, particulièrement vigilant à la prise en compte des femmes dans l'épidémie, le constat est le même depuis des années et la prévalence du sida chez les filles et les jeunes femmes le confirme : l'amélioration du statut des femmes, la lutte contre les violences, l'accès à la santé sexuelle sont les clés de la lutte contre l'épidémie de SIDA au féminin. 

Avec les activistes de la société civile mobilisées suite à la publication des résultats de l'essai ECHO qui comparait différentes méthodes de contraception, nous nous réjouissons de constater que les moyens de contraception disponible n'augmentent pas le risque d'acquérir le VIH, mais au delà, c'est l'accès à un choix de méthodes qui est demandé. Pour toutes les femmes 

Nous demandons:

● Chaque pays d'Afrique orientale et australe doit maintenant élaborer ou mettre en œuvre avec un financement complet un plan, avec des étapes clés, pour élargir la gamme de méthodes contraceptives, ainsi que pour l'assimilation et l'intégration du VIH. prévention dans les points de service de la contraception.

● La prochaine réunion de l'OMS en Zambie, motivée par les résultats d'ECHO, devrait générer une déclaration d'engagement à cet égard, ainsi qu'un engagement des bailleurs de fonds à investir de l'argent dans ce travail et revisiter les principales étapes dans les régions et les pays dans un an. Cet examen pourrait être guidé par la combinaison de méthodes et les indicateurs de choix développés par FP2020 et par l'indice d'intégration piloté par le groupe américain CHANGE.

● Cet examen doit être validé par les «forces terrestres» - des femmes qui vivent, travaillent et aiment dans les lieux où s'est déroulé ce procès. Il n'y a rien pour nous sans nous, rien qui puisse s'appeler un «Approche centrée sur la femme» avec un visage impassible si les femmes, surtout les jeunes femmes, ne sont pas en tête.

 

Déployer une stratégie ambitieuse de prévention et de dépistage

Comme le souligne la Cour des comptes dans son rapport datant de juillet 2019, la prise en charge et la prévention du VIH restent insuffisantes en France ! Rappelons qu'en 2016, en France, 172 700 personnes environ vivaient avec le VIH, dont 31 000 hors de toute prise en charge. Et 24 000 ignorant leur statut sérologique. «L’épidémie est ainsi, toujours active, note le rapport. Et le nombre de cas découverts, estimé à 6 424 en 2017, demeure à un niveau élevé.»

Il y a bel et bien une épidémie cachée qui se poursuit d’année en année et cela alors que les outils de prévention se multiplient et se diversifient. Ce constat n’est pas nouveau mais d’autant plus frustrant que l’on peut casser la chaîne de contaminations en développant une politique de prévention et de dépistage à la hauteur des enjeux et en traitant au plus vite les personnes qui se découvrent contaminées.

Pour en savoir plus sur la Conférence et/ou s'inscrire 

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