En France, les personnes en situation de migration représentent près de 46 % de l’ensemble des découvertes de séropositivité, alors qu’elles représentent à peine 6 % de la population vivant en France (chiffres Insee). Les femmes migrantes représentent environ 63 % des femmes contaminées par le VIH. Dans l’enquête PARCOURS[1] Annabel Degrées du Loû montre que « 30 à 50% des séroconversions des femmes et hommes migrant.e.s pourraient avoir eu lieu en France, et non dans leur pays d’origine. La précarité, et notamment l’absence d’un logement  stable, d’un titre de séjour participent à une vulnérabilité  accrue face au VIH. Ce sont les situations dans lesquelles les femmes se trouvent en France (sans logement, sans papiers, sans travail) qui constituent autant de facteurs de vulnérabilité cumulés face à la maladie ». Cette situation de dépendance expose  les femmes aux violences physiques ou sexuelles, situations qui  ne leur permet pas de négocier l’utilisation du préservatif. Elles doivent être au centre des politiques de santé et de promotion des droits des femmes !
Pourtant, à l’heure où se déploient des campagnes sur la PrEP, dont on constate les effets positifs dans la prévention de la transmission,  les femmes sont laissées pour compte. Les recommandations s’adressent aux HSH et pour les migrants, aux migrants HSH… Qu'elles soient en situation de précarité, de migration ou qu’elles subissent des violences sexuelles, les femmes n’ont pas un accès suffisant à cette information et à cet outil de prévention qui peut leur permettre de se protéger dans des situations où justement le risque de contamination est plus grand.
Les  politiques migratoires qui restreignent l’accès aux soins, l’insuffisance des politiques de santé avec un manque d’attention concernant les besoins spécifiques des femmes, et en particulier des femmes migrantes, placent les femmes en situation de vulnérabilité, comme nous tenons à le répéter.
 
Le recueil des données du Planning Familial[2] et les données du Numéro vert national “Sexualités, Contraception, IVG”[3] confirment la place du Planning Familial comme un lieu ressource pour les milliers de personnes reçues, en particulier pour les femmes  sur les thématiques VIH-IST et plus largement de santé sexuelle.
Dans un contexte de restriction des droits des personnes migrantes, le Planning Familial continuera son engagement auprès de toutes les femmes, par ses accueils inconditionnels, la prise en compte de la parole et du vécu des personnes concernées et la mobilisation pour la défense des droits.
Si l’épidémie de sida a mis en exergue les inégalités de genre (les femmes ne sont pas égales aux hommes face au sida, que cela concerne la prévention ou le suivi et le vécu avec la maladie), elle révèle aussi les inégalités sociales liées à l’origine.
Lors des mobilisations du 23 novembre 2019, les manifestant.es ont crié leur refus de la violence à l'égard des femmes,  qui est une violation des droits humains. C’est aussi l’occasion de rappeler que “les femmes victimes de violence sont davantage susceptibles de contracter le VIH ; les femmes vivant avec le VIH sont davantage susceptibles d'être victimes de violence ; les femmes les plus vulnérables au VIH sont aussi les plus vulnérables à la violence ; et la violence nuit à la riposte au VIH en créant un obstacle à l'accès aux services. »[4]
Une lutte commune contre les violences et le sida !
 
Contacts presse :
 
Catherine Kapusta-Palmer : 06-80-37-88-03
Sarah Durocher : 06-85-42-57-87

 


[1] http://www.anrs.fr/fr/actualites/425/anrs-parcours-femmes-migrantes-et-violences-sexuelles

[2]https://www.planning-familial.org/fr

[3] https://www.planning-familial.org/fr/le-numero-vert-national-sexualites-contraception-ivg-261

[4] Extrait du plaidoyer de l’ONUSIDA présenté par Michel Sibidé le 12 mars 2014. 

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